vendredi 11 décembre 2009

Mon témoignage dans le NIC

Bonjour! C'est encore moi! ;)

Comment allez-vous?

Il me reste une fin de semaine à étudier et deux examens lundi (un facile et un difficile). Vivement les vacances!!

J'ai pensé vous faire partager un texte que j'ai écrit cet été, publié et commenté par mon enseignant de religion de 4e et 5e secondaire, M. Phaneuf, dans la revue pour laquelle il écrit, Le Nouvel Informateur Catholique (le NIC).

Mon texte a été publié dans l'édition du 13 septembre dernier. Bonne lecture! :)

Choisir de devenir catholique à 17 ans: Témoignage de Frédérique

NDLR: Cet article a été publié dans l'édition du 13 septembre du magazine Le NIC.

«Les jeunes sont faits pour l’idéal de la Vérité. Si on ne le leur propose pas, ils cassent tout…»

—Dom Vidal, paraphrasant Claudel

LA JOIE D’ENSEIGNER – Un bon été… sous la pluie? Changeons tout de suite de sujet! Chers lecteurs et lectrices assidus de cette chronique, j’ai pensé commencer la nouvelle année éditoriale en vous livrant le joyeux témoignage post-confirmation (merci à Mgr Gazaille et à toute l’équipe de la cathédrale de Montréal) d’une de mes anciennes étudiantes de Villa Maria —un diamant brut— qui a gradué en juin dernier après deux ans sous ma douce férule.

Lors de la remise de prix de fin d’année qu’elle s’est mérité, je l’ai qualifiée de «tête chercheuse», vous savez ce genre d’étudiante qui vous bombarde de questions… Monsieur, pourquoi... pourquoi... pourquoi? Le genre d’élève qui, par leur passion naissante, justifie la nôtre, plus ancienne. Des étudiants chez qui, somme toute, on retrouve les questions de nos débuts… qui sont, à peu de choses près, les mêmes pour tous et toutes.

Ce témoignage, je l’entends comme une action de grâces pour chacun et chacune de vous qui ont prié pour mes jeunes depuis trois ans; et aussi comme un gage d’espérance. Ce que l’Esprit a fait avec Frédérique, il peut le faire avec n’importe quel jeune —et moins jeune!— du Québec. Lisons maintenant Frédérique:

«Je suis née dans une famille qui, comme la plupart des familles québécoises après la Révolution tranquille, a choisi de ne plus pratiquer la religion catholique. Pourquoi alors ai-je décidé, à 17 ans, de me faire confirmer? Sans doute parce que la confirmation est l’un des rites de passage significatifs dans la religion catholique et qu’il était important pour moi de franchir cette étape qui démontrerait l’affirmation de ma foi. Au moment de ma confirmation, le 27 juin dernier, il y avait près de deux ans que je cheminais avec mon professeur de religion, M. Luc Phaneuf, qui a littéralement fait un travail miraculeux avec moi. C’est grâce à lui que je suis devenue qui je suis aujourd’hui, quoiqu’il ne serait pas d’accord, il dirait que c’est le Saint-Esprit qui a fait le travail à travers lui.

Il y a deux ans, je ne connaissais pratiquement rien de la religion de mes ancêtres. On m’en avait bien enseigné quelques rudiments à l’école primaire, et j’avais fait mon baptême et ma première communion par tradition, mais je ne comprenais pas très bien la signification de ces sacrements. Le fait que mes parents ne pratiquent pas n’a pas amélioré ma situation. Pour moi, la religion catholique faisait partie du patrimoine historique québécois, mais n’était plus d’actualité.

C’est pourquoi, lorsque M. Phaneuf s’est présenté à ma classe de jeunes filles de quatrième secondaire du collège Villa Maria comme étant catholique convaincu, j’ai été à la fois extrêmement surprise et plutôt intriguée. Surprise, parce que je pensais que mon nouvel enseignant était sorti tout droit d’une boîte de reliques (la religion? C’est archaïque!); et intriguée, parce que je croyais avoir un spécimen devant moi: un catholique pratiquant, au Québec, en 2007?

Cependant, plus les cours défilaient, plus j’apprenais et plus j’aimais ce que j’apprenais. Dieu, que j’avais jusque-là perçu comme un bonhomme barbu un peu sévère, devenait un père et un ami aimant qui avait un projet de vie pour moi et qui avait besoin de moi. «Il était néanmoins difficile pour l’adolescente de 16 ans que j’étais d’absorber et d’accepter toute cette nouveauté. Je me posais sans cesse des questions comme: comment être certain que Dieu existe? Comment savoir si notre Dieu est bel et bien Dieu, si ce n’est pas plutôt Yahvé ou Allah? Pourquoi l’Église condamne-t-elle l’avortement alors qu’elle sait pertinemment que la plupart des femmes qui optent pour cette solution sont ou trop jeunes pour avoir un bébé, ou psychologiquement ou financièrement instables? Pourquoi, si la religion est sensée apporter tant de bonheur, le nombre de fidèles québécois décroît-il depuis des décennies?

Lorsque j’ai entamé ma cinquième secondaire, je n’étais pas encore fixée quant à la question religieuse. Heureusement, des opportunités en lien avec la religion se sont présentées à moi. D’abord, j’ai été invitée par M. Phaneuf à l’accompagner avec sa famille dans le cadre de l’activité “Foi et Famille” ayant lieu à Chertsey sur un site appartenant aux soeurs moniales de Bethléem, et organisée par la paroisse Saint-Louis de France.

Ma fonction à Chertsey était de garder et d’animer les enfants pendant que leurs parents participaient à une messe et à d’autres activités. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur le fait que le catholicisme, bien que rare, était encore présent au Québec.

C’était la première fois que je me retrouvais au milieu de jeunes familles qui avaient à coeur de vivre quotidiennement avec Dieu et de transmettre Son amour à leurs enfants. Je me souviens avoir pensé: “Si j’avais eu de jeunes frères et soeurs, c’est ce que j’aurais voulu leur apprendre.”

C’est également lors de “Foi et Famille” que j’ai rencontré les Soeurs moniales de Bethléem, qui m’ont vraiment émue et impressionnée. Ces femmes ont un visage incroyablement lumineux et tout en elles respire le bonheur et la bonté. Durant ma cinquième secondaire, j’ai donc participé à trois «Foi et Famille», en plus de retourner une fois à Chertsey pour une semi-retraite de deux jours où j’ai parlé de longues heures avec les soeurs.

La deuxième opportunité qui s’est présentée à moi a été la formation du Cercle Édith-Stein par M. Phaneuf. En effet, certaines de mes compagnes de classe et moi avons eu l’occasion, une fois par semaine après l’école, de débattre de nombreux sujets et d’approfondir nos connaissances sur le catholicisme.

C’est grâce à ces activités et surtout à ces rencontres déterminantes qu’aux environs du printemps dernier, j’ai décidé de demander la confirmation et de me considérer officiellement comme catholique. Toutefois, cela n’a pas été facile. Je me disais: “Quel avenir pour moi? Je dois être la seule fille de 17 ans à croire en Dieu. Comment vais-je faire?” ou encore “Est-ce que j’adhère vraiment à TOUT ce que prêche l’Église? Est-ce que Dieu m’écoute vraiment quand je le prie? Je ne le sens pas”.

Aujourd’hui, je me pose encore beaucoup de questions, mais je suis heureuse d’avoir été confirmée. Je sens que j’ai fait le bon choix. Je me promets de vivre ma vie avec Dieu et pour Dieu et d’être éternellement reconnaissante à Son Fils qui est mort pour me sauver.»

LA FORCE DU TÉMOIGNAGE – La Vérité, comme l’amour, est par nature diffusif. Ainsi, tout chrétien vraiment digne de ce nom —de sa vocation, dans ce qu’elle comporte de radicalités— devrait en engendrer d’autres tout naturellement, d’abord par la force de son témoignage d’une vie pleine de joie. Cet engendrement de nouveaux chrétiens, c’est une des plus grandes joies spirituelles qui soient!

Chaque année, lors des confirmations de mes élèves, une profonde joie spirituelle m’envahit, jusqu’aux larmes discrètes. Et je suis persuadé qu’il en est ainsi pour tous les catéchètes du Québec et d’ailleurs. Merci Seigneur pour Frédérique! Merci de m’avoir permis d’être ton pauvre instrument à ses côtés!

Frédérique, dans son témoignage, livre aux évangélisateurs et éducateurs de la foi du Québec un mode d’emploi, presqu’une recette! Elle nous confirme d’abord que les jeunes d’aujourd’hui se posent encore les grandes questions sur le sens de la vie, ce qui est une évidence. Or, ces questions appellent des réponses.

Mais comme ces réponses ne sont pas QUE théoriques, mais qu’elles concernent aussi un mode d’être, des valeurs bien hiérarchisée, un type de présence au monde, ce que Frédérique nous rappelle, c’est que ces réponses existentielles doivent trouver des réponses dans des PERSONNES signifiantes pour ces jeunes.

En somme, on revient à l’importance capitale du TÉMOIGNAGE de chrétiens authentiques auprès d’eux. Des chrétiens éducateurs, qu’ils soient parents, amis, de l’école ou de la paroisse, qui sachent répondre à leurs questions et soif d’idéal par toute leur vie. Des modèles, quoi! Imparfaits, mais en route assumée vers la perfection, avec le Christ comme chef de cordée.

Frédérique a choisi de devenir chrétienne parce qu’elle a trouvé sur sa route un professeur convaincu, des moniales rayonnantes, des jeunes familles chrétiennes unies dans le sacrement de l’amour, le mariage. Nul doute que sans ces personnes-relais, elle serait encore seule, assurément moins joyeuse, moins épanouie, la tête pleine de questions sans réponses, le coeur en proie à une révolte destructrice et stérile face aux laideurs du monde.

À son tour maintenant, avec ses nouvelles amitiés chrétiennes, Frédérique tentera de transmettre aux autres la flamme divine de l’Amour éternel du Père qui anime maintenant sa vie. Continuons de prier pour elle, et à travers elle, pour tous les jeunes du Québec qui attendent cette Rencontre avec Celui qui saura donner un sens total à leur vie jusqu’alors errante —car quel fils, quelle fille peut vivre sans l’Amour du Père?


Voilà! Pour ceux qui voudraient aller visiter le blogue de M. Phaneuf, c'est ici! Et pour visiter le site du magazine Le NIC, c'est ! :D

Je le répète, vive les commentaires! (message subtil! hihihi)

1 commentaire:

Mireille a dit…

quelle belle plume, ma Fred!